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Questions au Maire

jeudi 02 mai 2024

 – PFAS : quelles actions sont menées par la Commune ?

C’est un problème qui inquiète à juste titre car il y a eu dans le monde des désastres sanitaires liés à ces produits notamment dans l’Ohio aux USA et à Vérone en Italie où la santé de centaines de personnes a été compromise à cause de taux de PFAS très élevés dans l’eau de consommation. Les taux étaient plus de 1000 fois voire 10 000 fois plus élevés que ceux mesurés dans l’eau issue des puits de captage de Ternay.

Heureusement nous sommes loin de ces catastrophes sanitaires mais qu’en est-il dans notre secteur et plus spécifiquement à Ternay ? Je crois qu’il est bon de rappeler la récente position des autorités de santé- l’Agence Régionale de Santé ( A.R.S.)-  qui indiquait le 4 mars 2024, lors du Comité des élus, présidé par Mme la Préfète du Rhône, auquel le maire de Ternay est systématiquement convié :

Étant donné l’impossibilité́, à ce stade, pour les autorités sanitaires de caractériser scientifiquement le risque sanitaire, eu égard au taux de PFAS détectés et nonobstant les évaluations scientifiques en cours, il est demandé aux préfets de ne pas restreindre la distribution d’eau mais de mettre en œuvre « toute autre mesure nécessaire pour protéger la santé des personnes ». Localement il est demandé aux collectivités concernées de réaliser des travaux d’interconnexion et/ou de traitement de l’eau dans un calendrier contraint.

Autrement dit l’État n’interdit pas la consommation de l’eau mais il appartient aux maires de faire le nécessaire. Un classique en France.

En ce qui concerne l’eau à l’entrée de l’usine de traitement de Ternay, le Syndicat mixte d’eau potable Rhône Sud, exploitant du site, a lancé une vaste étude pour installer des filtres à charbon pour traiter les 6 à 8 millions de m3 d’eau consommés annuellement. Ensuite viendront les travaux, l’ensemble devrait prendre 2 à 3 ans.

Dans l’attente de cette solution qui est la seule pérenne car il y a des professionnels pour s’assurer en permanence que la qualité de l’eau distribuée est bonne, les maires de la CCPO ont décidé d’équiper les écoles de filtres à charbon. Deux communes l’ont déjà fait avec de bons résultats et Ternay est en cours d’installation. Il y a lieu de noter que les enfants sont présents en milieu scolaire 1/5eme de leur temps et les parents inquiets devront s’équiper aussi de filtres à charbon sur leur propre réseau d’eau potable en attendant que l’eau distribuée dans le réseau d’eau potable et issue des puits de captage de Ternay soit traitée.

Parallèlement, avec les maires de la CCPO nous avons organisé une réunion publique à Ternay le 31 mai 2023 en présence de Mme la Préfète du Rhône et les services de l’État pour que la population soit informée et entende la position officielle dans ce domaine.

Il n’y a pas que l’eau qui contient les PFAS mais aussi les fruits, les légumes les œufs. En ce qui concerne les légumes issus de notre secteur les taux sont inférieurs à la norme ainsi que pour les œufs, deux campagnes, juillet et septembre 2023, n’ont pas mis en évidence de dépassement au regard des normes.

Récemment l’association Ozon l’eau saine a publié une analyse de l’eau réalisée dans le bassin de pêche donnant un taux mesuré d’environ 200ng/l sans autre forme d’explications.

Les raisons pour lesquelles ces PFAS se retrouvent dans les eaux du bassin de pêche restent inconnues à ce jour. J’ai demandé 3 prélèvements ; un dans l’étang de pêche au niveau de l’exutoire, un dans le bassin de joutes à l’entrée de l’eau et enfin une analyse de la chair d’un poisson.

A ce jour il ressort que les niveaux de PFAS, à l’entrée et à la sortie des bassins, sont du même ordre de grandeur (150ng/l). Il convient de préciser que l’eau du bassin de pêche n’est pas règlementée car elle n’est pas appelée à être bue et donc on ne peut pas parler de dépassement. Pour la chair des poissons le taux de PFAS est inférieur à la norme.

Au regard de ces éléments je n’interdis pas l’activité de pêche ni la consommation de poissons. Ces éléments bien entendu peuvent évoluer c’est pour cela que cet été une opération similaire sera réalisée.

Les problèmes liés aux PFAS inquiètent à juste titre, mais  notons que depuis que la Préfecture a mis en demeure les industriels du secteur de Pierre Bénite de réduire drastiquement les rejets des PFAS et d’arriver fin 2024 à zéro rejet concernant les 20 PFAS traditionnellement mesurés, le taux de ceux-ci au niveau des puits de captage de Ternay ne cesse de baisser passant de 250/ 300ng/l fin 2022 à environ 120ng/l récemment, soit légèrement au-dessus de la norme fixée par les autorités sanitaires à 100ng/l.

Nous devrons dans les années à venir poursuivre nos efforts pour que ce taux baisse encore pour notre santé à tous. Les mesures prises par la Préfecture, arrêts des rejets des industriels, les études et l’installation de charbons actifs au niveau des puits de captage des champs captant, les installations locales au niveau des écoles, devraient permettre de distribuer une eau respectant les normes en vigueur.

 

Odeurs nauséabondes : sommes-nous condamnés à supporter ces nuisances au quotidien ?

L’entreprise Racine, installée sur Ternay entre l’autoroute A7 et le canal usinier de Pierre Bénite traite depuis des années les déchets verts provenant de la taille d’arbres. Depuis quelques mois elle traite aussi les biodéchets qui sont issus des résidus de légumes, fruits mais aussi des résidus alimentaires. Ces derniers au moment de la fermentation génèrent des gaz à l’odeur difficilement supportable.

Il convient de préciser que cette installation est classée et contrôlée régulièrement par la Préfecture et les derniers contrôles en date de septembre 2023 sont conformes. En ce qui concerne les odeurs très désagréables elles ne sont pas nocives pour la santé et à ce titre les autorités sanitaires peuvent difficilement intervenir.

En revanche je suis en contact depuis plusieurs mois avec le dirigeant de l’entreprise Racine qui tente de réduire les odeurs par diverses mesures mais il n’en existe pas une qui pourrait avoir un effet spectaculaire. Une étude commanditée par l’entreprise Racine indique qu’il y a actuellement un impact olfactif entre 5 et 10% temps dans un rayon de 250 à 500m à partir du site. Actuellement il a été mis en œuvre ou en cours de mise en œuvre les dispositions suivantes :

  • Réduction de 30% des volumes traités, et la zone d’exploitation a été aussi réduite, passant de 3 ha à 1ha. Dans 4/5 ans il est prévu de délocaliser totalement cette activité à la demande de la CNR car Racine n’utilise pas la voie d’eau ;
  • Mise en place d’un arrosage par brumisation pour atténuer les odeurs ;
  • Mélange des déchets verts (peu d’odeurs) et des biodéchets (1part/1 part) ;
  • Broyage des déchets verts en granulométrie 180mm au lieu de 100mm pour qu’ils contribuent à l’aération des tas ;
  • Adaptation des manipulations les jours de vent ;
  • Vaporisation de liquides microbiologiques, inoffensifs pour l’environnement, pour optimiser les process de décomposition et réduire les odeurs.

D ‘autres mesures sont aussi en test mais dans tous les cas les effets significatifs ne se feront pas sentir pas avant 1 à 3 mois. Dans certains secteurs de la commune, au-delà des 500m du site, la réduction des nuisances olfactives se constate déjà.

Je reste en contact avec l’entreprise Racine et fin avril je referai un point avec elle pour apprécier l’efficacité des mesures mises en place et les améliorations encore possibles car il est évident que les riverains les plus près du site ne peuvent supporter sur la durée ces nuisances très désagréables.

 

Que faire pour imposer à tous le respect des sens uniques et des vitesses autorisées dans la Commune ?

La commune de Ternay est en pleine évolution par le nombre de logements, notamment sociaux mais pas seulement et corrélativement, par l’augmentation de la population. Or compte tenu de l’ancienneté de notre village, ce qui en fait son charme, de l’évolution forte de ces quarante dernières années (la population a doublé), le réseau routier tant principal que secondaire est aujourd’hui inadapté.

Nous lançons une étude avec un bureau d’études extérieur pour analyser la circulation en fonction des secteurs et du nombre de véhicules jour.

Ainsi nous pourrons, sur proposition du bureau d ‘études, identifier les secteurs qu’il serait opportun de mettre en sens unique pour fluidifier la circulation.

Parallèlement une réflexion sera conduite pour augmenter les secteurs où la vitesse pourrait avantageusement être réduite à 30km/h. Beaucoup de communes de la Métropole sont dans cette logique (Givors,…) et nous pourrons difficilement passer outre cette évolution d’autant plus que les nouvelles orientations d’urbanisme ( SCoT) l’imposeront à partir de 2026.

D’une manière plus générale la tendance est à réduire dans certains secteurs la largeur des chaussées, ce qui est toujours possible mais l’inverse étant beaucoup plus délicat. Les chaussées trop larges (av des Pierres) favorisent les excès de vitesse et n’apportent rien à la fluidité de la circulation au regard du trafic jour.

Pour que ces mesures soient efficaces (vitesse, sens de circulation, largeur adaptée des voies,…) il importe que les contrôles de vitesse et autres manquements au code de la route y soient associés. La police pluri communale de Communay-Ternay, qui dispose déjà de caméras de vidéoprotection, sera équipée, à ma demande, de radars plus discrets qui permettront aux policiers de contrôler sans être immédiatement repérés par les automobilistes, car dès identification d’un point de contrôle, ce dernier devenait parfaitement inopérant.

 

 

A plusieurs endroits, nous constatons la dégradation de l’état de la voirie, comment pensez-vous y remédier ?

Oui certaines de nos chaussées sont dégradées alors pourquoi ne pas les remettre en état ? Car avant de refaire une chaussée il importe de se poser la question de l’état des réseaux qui sont enterrés. Or nos réseaux d’eau pluviale et d’eaux usées sont vétustes et méritent d’être rénovés avec des investissements lourds pouvant atteindre plusieurs millions d’euros. Nous avons déjà beaucoup investi dans la rénovation des réseaux : RD 312 en parallèle avec le Département, rue St Nicolas, Croix de Morze, Rue Petra, Devès, …. Après avoir conjointement rénové les réseaux avec le Département ce dernier a rénové la chaussée.  L’investissement réalisé depuis 4 ans est de l’ordre de plus d’un million d’euros et avant la fin de la mandature nous prévoyons au moins autant sur les points névralgiques tels que chemin du Port, rue de Villeneuve, et autres.

Récemment le réseau d’eaux usées s’est effondré chemin du Terrier à cause sans doute de sa vétusté mais aussi à cause de travaux qui avaient eu lieu à proximité il y a quelques semaines. Probablement le reste du réseau dans cette rue est dans le même état, une exploration par caméras est en cours. En fonction des résultats il sera sans doute nécessaire d’intervenir. Si tel est le cas la chaussée sera aussi remise en état et il en sera de même pour les autres secteurs.